Sévèrian

Journal de Sévèrian, Année 1326 - Collines de Kesse :

[ Posté sur le forum de la guilde SdC le 5 avril 2013 ]

 

5ème partie - Changement de statut

87ème jour du Zéphyr (29 mars 2013)

Comme prévu, on est rentré au fort hier soir. Faen’ n’étais pas là et ce n’était pas plus mal. Un jour de répit en plus. Mais ce soir on n’y coupe pas : tous au rapport. J’ai mal dormi, mal partout à force de crapahuter dehors. Ce soir, on va s’en prendre plein la tronche. Ce sera à sa manière, je commence à être habitué ; sec, froid, pas un mot plus haut que l’autre ; mais qu’est-ce que je préférerai qu’il nous hurle dessus, clairement. On a fait des erreurs d’accord, mais on ne va pas inventer une piste qui n’existe pas. Je pense à ça depuis quelques jours et plus j’y réfléchi plus je me dis que même sans le retard, on aurait rien trouvé. Mais je le sens mal quand même…

Ama’ a dit qu’elle ferait la cuisine, puisqu’elle est au fort. Je vais aller l’aider ; je déteste ça, faire la cuisine, mais ça lui fera plaisir d’avoir de la compagnie. Et puis au moins si c’est elle qui s’en occupe je sais qu’on mangera bien ! Je ne sais pas où est passé Adam aujourd’hui, parti à l’aube comme d’habitude, mais il tire la tête des mauvais jours, pas un sourire, rien. Il devrait essayer de relativiser ça lui ferait du bien. Si je le trouve cet après-midi je lui demanderai de m’accompagner dehors, jouer au garde du corps lui changerai les idées. Bon. J’ai faim là.

...

Ca y est. On s’est réunis sur la terrasse de la tour et c’est là qu’on a discutés, tous, en plein air. Et franchement j’ai rien compris. Sérieusement. C’était Faendyr ça ? Déjà, Eyris a montré le bout de son nez. Elle est devenu verte… Vraiment verte, sa peau a changé de couleur. Bon ça, à la limite, j’en sais rien, je ne connais pas les Sylvari, elle a vaguement expliqué que c’était une sorte d’illusion, j’écoutais d’une oreille ; il faudra que je lui demande plus précisément. Elle a retrouvé la vue aussi ; c’est déjà plus perturbant. Un rituel magique, d’après elle, et je n’ai même pas envie d’en savoir plus là-dessus parce que de ce que je sais de la magie, ça doit être balaise et pas très net. Je ne suis pas curieux à ce point-là.
Mais Faen’, sérieux… c’était qui ce type calme et posé qui ne nous a rien reproché ? Je crois que personne n’a compris ce qu’il se passait. Déjà, en arrivant vers nous, il avait l’air moins sévère que d’habitude, c’était bizarre ; j’ai pensé qu’il cachait son jeu pour nous amadouer. Mais qu’il nous dise clairement qu’on a fait de notre mieux et qu’il ne nous en veux pas, ça, c’est la dernière chose à laquelle on pouvait s’attendre. Et s’il n’y avait que ça… Il a pris les parchemins de nos serments, ceux qu’on a tous signés et il les a brûlés. Détruit. En fumée. Tous ensembles. Ensuite, d’un air très sérieux – il est de toute manière toujours très sérieux mais là il dégageait quelque chose en plus qui montrait que c’était réellement important, il nous a annoncé qu’on avait le choix, qu’il voulait que les gens choisissent. Partir ou rester. Il nous libérait de tout serment, de toute contrainte.  J’ai pensé à Adam, à Ama. Adam n’avait pas eu le choix ; est-ce qu’Ama l’avait vraiment, une fois engagée ? S’ils partent, qu’est-ce que je fais ? La seule idée d’avoir à choisir, je ne sais pas quoi penser. Et tout ça à la fois, venant d’un homme tel que lui…

J’aimerais bien savoir ce qu’il lui arrive, est-ce que c’est l’idée d’avoir perdu Brume et Ariel qui le met dans un tel état ? Je me demande aussi combien de temps ça va durer. Je me demande tellement de choses, là, après cette soirée, que je n’arrive plus à réfléchir correctement tellement ça s’embrouille. Pour finir en beauté, il nous a proposé – Faen’ ! – d’aller nous changer les idées en taverne, où on voulait. Sans lui, bien sûr. Je me demande… Est-ce qu’il a peur qu’on parte tous ? Après Brume et Ariel, nous tous. Et Abi ? C’est la seule que je n’ai pas vu depuis longtemps. Je me demande, elle, ce qu’elle a bien pu lui dire. Je me demande ce qu’elle pense de ça.

J’aurais encore préféré ne pas devoir choisir quoique ce soit et subir sa désapprobation. Ca aurait été plus facile. Tellement. Merde. J’ai pas envie d’avoir le choix.

* Le dernier mot s’arrête sur un trait épaissi qui finit en tache d’encre, la pointe de la plume a dû rester posée quelques secondes sur le papier. *


* Quelques jours de vide sans aucune écriture. *

1er jour de la saison du Phénix (03 avril 2013)

Eyris m’est tombé dessus ce soir, j‘étais en train de relire le bouquin de Faen sur la magie de l’eau, encore. Ca fait au moins trois fois et je n’arrive pas encore à tout assimiler de ses annotations. Ca ne me réconcilie pas avec la théorie. Bref.

Elle veut m’apprendre à contourner les défenses qu’elle a mises en place au fort. Ca m’a touché, ça montre qu’elle me fait confiance, assez en tout cas pour me montrer ça. J’ai moins aimé la suite en fait. Et puis je n’aime pas trop l’idée qu’une défense puisse être contournée aussi facilement, une fois qu’on sait comment. C’est tout con, en théorie, elle a mis des murs partout – invisibles bien sûr et qui ne bloquent que la magie. Elle m’a expliqué la faille, cherchez le point faible et hop, passer à travers. Le faire c’est autre chose, ça m’aurait étonné. Eyris m’agace avec son petit air de se fiche de moi constamment. Je suis sûr qu’elle n’attend qu’une chose, que je me rate, de préférence. Sinon elle ne mettrait pas autant d’acharnement à me laisser patauger.

Elle m’a fait lancer un mur de feu tout le long d’un point protégé, histoire de sentir le truc, comme elle me l’a dit. Ca, pour ressentir, j’avais l’impression de réellement lancer les flammes contre un mur, j’aurais pu imaginer les aspérités en suivant le trajet des flammes, si il en avait, mais c’était lisse, parfaitement lisse ; après, elle aurait pu m’expliquer tout de suite où elle voulait en venir au lieu de me faire m’épuiser pour rien. Elle n’a aucune idée de l’énergie qu’il me faut pour maintenir des flammes de 2 mètres de haut pendant 5 minutes alors qu’on pourrait aller droit au but. Quand elle en a eu marre de me voir arriver à rien, elle m’a désigné le point faible de sa barrière, tu parles, quand on le sait ça devient simple. Presque simple… Elle m’a mis au défi d’arriver à contourner toutes les défenses du fort. J’essaierai déjà de les repérer. Demain. J’ai bien l’intention de lui montrer ce que j'arrive à faire et si possible, sans son aide !


* Les jours suivants relatent quelques faits quotidiens. Sortie à l'Arche avec Adam. Recherches des points faibles du fort, plus difficile qu'espéré, s'énerve vite et abandonne vite aussi. Ratés en cuisine qui entraînent des fous rires d'Ama'. Tentatives d’entraînement en solitaire à la magie de l'eau, sans trop de progrès. *