Sévèrian

[Event SDC] Le prix du sang - Réunion

[ Posté sur le forum de la guilde SdC le 18 février 2013. Ce texte retrace une réunion qui devait faire le point sur l'avancée de la campagne de guilde. Les événements se focalisaient sur d'étranges séries de meurtres et de disparitions dans la vallée de la Reine, nos personnages menant l'enquête. Prend place à ce moment du journal. ]

43ème jour du Zéphyr 1326 Ap.E.

 

Une simple réunion.

En arrivant dans la cour ce soir-là après m’être détendu un moment en m’entraînant à l’extérieur du fort, présageant d’une soirée qui allait être longue, j’avais vu Faendyr en discussion avec quelques autres personnes que je ne connaissais pas. Un homme aux cheveux clairs taillés en brosse, un imposant Norn, un Sylvari dont le chapeau à large bord masquait le visage et une fille en armure de plaque dont, j’allais le découvrir très vite, le caractère semblait aussi froid que ses cheveux étaient sombres. Il y avait aussi Adam et Eyris que je rejoignais rapidement en saluant au passage, plus intrigué qu’autre chose en essayant d’imaginer la raison de la présence d’étrangers au fort. Faendyr fini par les inviter à monter à la salle de réunion à nos côtés, ce qui ne manquât pas d’augmenter encore ma perplexité. Seule l’arrivée tardive d’Amaelia parvint à me tirer de mes rêveuses hypothèses et je l’attendais pour ne pas laisser arriver seule la jeune rôdeuse.
 
La salle de réunion à l’étage du fort était une vaste salle aux murs nus, aux fenêtres rares et au plafond noirci par la fumée des braseros placés aux coins de la pièce pour tempérer la froideur des murs en pierres. En son centre, sur une large table, trônait en évidence une grande carte de la vallée de la Reine, lieu où moi, Amaelia et Adam venions de passer plus d’une semaine à la recherche de ce que je commençais à penser être une chimère plus apte à se dévoiler à nos yeux qu’à réellement exister. Les étrangers prirent place sur un côté de la table à ma droite, faisant face à Faendyr et à Abigael que j’avais croisé en montant, tandis que nous trois nous placions entre les deux groupes et qu'Eyris restait un peu à l’écart, vers la porte.  Nous n’avions pas encore débuté qu’un golem survint bruyamment et j’en fût totalement surpris quand il se présenta comme « un intermédiaire pour l’asura Pheelo ». Faendyr ne sembla alors attendre plus d’autre retardataire et débuta par les présentations. Les étrangers nous furent désignés comme des membres d’une compagnie alliées à la nôtre et avaient étés chargés eux aussi d’enquêter à propos de la vallée. Nous échangeâmes entre nous trois quelques regards surpris, à ce stade, plus curieux qu’autre chose. Nous ne savions pas encore à quel point nous allions tomber des nues. Pour en revenir brièvement sur ces gens, il y avait là le sergent Platine, l’homme aux cheveux clairs, qui semblait être leur chef (il a visiblement l’habitude de prendre de nombreuses notes sur un petit carnet, il en est même arrivé à court de page durant la soirée) ; il nous a lui-même présenté ses compagnons, le Norn au long manteau comme étant Tarik Eauvive, puis le Sylvari sous le nom de Saccage et la femme celui de Heurte en nous décrivant en quelques mots les spécialités de chacun. Faendyr nous a ensuite encore plus brièvement présentés, me semblât-il.

Tandis que chacun des groupes s’observait également, se jaugeant et semblant tout autant étonné l’un que l’autre de se faire face, la réunion proprement dites débuta. Faendyr nous demanda de présenter nos rapports pour débuter. Nous nous relayâmes pour rapporter au plus court ce que nous avions découvert, tout d'abord à Claypool avec une première famille massacrée, puis aux quais des rives du lac où la même chose s'était produite. Nous voulions bien faire et ça n’avait rien eu d’une ballade ; interroger des gens de la campagne sur de telles choses est loin d’être aussi simple que commander un pichet de mauvaise bière éventée au Promontoire. Nous étions même, dans l'ensemble, plutôt content des informations que nous avions réussi à obtenir au vu de la méfiance que nous avions rencontrés un peu partout. Amaelia en était à rapporter ce que lui avait raconté la fille d'une famille de pêcheur quand Eyris est intervenue pour affirmer que les souvenirs de la gamine avaient été modifiés. Je n'ai pas compris comment elle pouvait affirmer ça, que je sache elle n'était pas avec nous, mais elle était tout à fait sûre d'elle et alla jusqu’à donner des détails impossible à déduire, de ce qu’il me semblait. Des fois je me demande si elle peut lire nos esprits sans qu'on le ressente, c'est tout à fait l'impression qu'elle m'a donné sur le moment. Ca a directement enchaîné avec le sergent qui (comme un enfant, c'est la remarque que je me suis faites en le voyant) a levé une main timide pour demander la parole ; bien sûr, il l'a eu et a commencé à partir sur des points qui n'avaient strictement rien à voir avec les quais, l'enfant et ce que nous disions, enchaînant sur d'autres séries de meurtres, ailleurs, uniquement pour réussir à dire qu'un de leur Sylvari avait trouvé une magie que le Norn (Tarik) considérait comme « non naturelle » sur les lieux décrits (en fait, d’après les bribes de précisions obtenues par la suite, il semble simplement s’agir d’une sorte de nécromancie). Ils ont continués dans des explications embrouillées, interrompus par des questions de la part d’Eyris et d’Abigael. Finalement, nous sentant largement exclu et, pour tout dire, un peu vexés, nous avons commencé à nous lancer quelques remarques plus ou moins piquantes entre nous à voix basse. De ce que je me souviens, rien de méchant, mais nous avions besoin de nous détendre comme nous pouvions face à ce renversement inattendu. Non seulement nous ne nous attendions pas à avoir la compagnie d’étranger, mais en plus il devint vite clair qu’ils s’étaient rendus aux mêmes lieux que nous, avant ou après notre passage, embrouillant nos informations voir rendant les gens encore plus méfiants qu’ils ne l’étaient. Bref, à ce stade, nous avons commencé à les considérer bien plus comme des gêneurs justes bons à saboter notre travail que comme des alliés dignes de ce nom ; autant dire que notre réserve de sympathie a commencé à baisser envers leur groupe, d’autant qu’entre le Sylvari qui semblait prompt à vouloir en découdre, la main sur son arme tout du long, et la fille qui aura passé la moitié de son temps le regard rivé au plafond pour nous faire part de ce qui avait bien l’air d’une manifestation de mépris, au mieux, nous commencions à trouver le plat difficile à avaler. Les regards échangés entre nous nous réconfortèrent, confirmant que nous étions tous les trois dans le même cheminement d’idée. Pour couronner le tout, Faendyr n’avait pas jugé bon d’informer chacun des groupes de l’existence des autres ; et finalement, en y repensant, c’était sans aucun doute ce fait-là qui nous est le plus resté en travers de la gorge.

 

Quand tout va de mal en pis...

Nous en étions là à nous regarder en chien de faïence quand Faendyr a jugé bon de nous permettre de terminer ce que nous avions à dire et... C’est à peu près à ce moment que les choses ont véritablement dérapés ; je me demande encore actuellement, en tournant et retournant la soirée dans ma tête, comment on a pu en arriver là, mais à chaque fois quelque chose semble m’échapper. Amaelia a exprimé peut être un peu trop visiblement son exaspération – que nous étions pourtant trois à partager, mais c’est elle qui a été la plus explicite. Faendyr a alors pris la mouche et lui a ordonné de retirer son masque, ce qu’elle a refusé de faire en arguant que personne n’avait besoin de voir sa tête pour l’entendre. Elle n’aurait sûrement pas dû lui répondre et obtempérer sans discuter mais je serais bien le dernier à lui jeter la pierre, au point où nous en étions ; à part que moi et Adam arrivions à nous contenir plus qu’elle, nous n’en pensions pas moins. Pourtant, nous avons eu conscience du point de rupture et tous deux avons tentés de récupérer la maladresse ; il était manifestement trop tard. Le fait que bon gré mal gré elle finisse par retirer son masque de cuir ne changea rien ; Faendyr, visiblement excédé de l’image qu’on devait donner, du moins sur le moment je ne voyais pas d’autre explication possible – désormais j’ai d’autres hypothèses, décida de faire un exemple d’Amaelia. Il ordonna à Adam de la mettre au fer sans attendre pour son insubordination. Il était manifeste qu’Adam n’avait aucune envie d’obéir mais je ne savais que trop bien à quel point il n’avait pas le choix. Je mis à profit son hésitation et ses réticences pour rassembler quelque chose qui devait être du courage pour oser m’interposer ouvertement, quoique très diplomatiquement, à la décision de Faendyr de rendre cet ordre applicable immédiatement. Je n’avais aucune chance, même pas en rêve, de le faire changer d’avis mais je ne tenais certes pas à rester seul face au groupe de nos alliés et j’espérais un répit pour mes deux compagnons. A ma grande surprise, il se rangea à mes arguments et j’obtins une réponse favorable à mon plaidoyer ; Faendyr décida de reporter la punition à la fin de la réunion, permettant à Adam et Amaelia de rester dans la salle. Sur le moment, je ne sentais plus mes jambes sous le coup de la nervosité mais intérieurement, j’ai senti une vague de fierté m’envahir alors qu’il n’y avait largement pas de quoi. Je n’étais pas moins réprimandable qu’Amaelia. C’est accompagné d’un sentiment de malaise palpable d’un côté comme de l’autre que les discussions et rapports reprirent. Il nous restait à relater notre visite au ranch des Curtis avant de laisser l’autre groupe présenter leurs rapports ; ils commencèrent par se perdre dans des rapports croisés et des hypothèses avant de décider d’achever notre humiliation en laissant la pimbêche noiraude présenter ses rapports d’une rigueur toute militaire. Si je dis que ses rapports me semblent manquer en certains points de détails, il n’en reste pas moins que sa manière rigide de faire les comptes rendus en a mis plein les yeux. Malgré tout, et même si j’étais bien décidé à ne pas le laisser voir, j’écoutais attentivement et notais mentalement toutes les informations pour tenter d’en faire le tri plus tard.

Chacun ayant finalement (quoique dans la douleur) rendu toutes les informations en sa possession, la soirée commença à prendre un tour réellement désagréable, du moins pour notre petit groupe. Adam décida finalement de se plier aux ordres et d’aller mettre Amaelia aux fers ; ils sortirent tous les deux, après que Faendyr ait fait part de sa décision de faire punir la rôdeuse de 10 coups de fouet dès le retour de Brume (c’est là que je me rendis compte que je n’avais pas revu cette femme depuis mon arrivée au Fort ; j’avais aussi été stupéfait au cours des discussions d’apprendre que le sergent Platine n’étais rien moins que son frère. Certaines personnes nous laissent toujours un étrange sentiment quand on leur découvre une famille, tellement cette seule idée peut paraître absurde. C’était mon cas envers Brume). Une fois seul, je n’ai pu que supporter stoïquement les remarques cinglantes du sergent à l’égard de notre manque de tenue ; je n’aurai sûrement pas pu lui donner tort, mais à quelque part, je n’avais pas non plus tant que ça l’impression d’avoir fait une faute vu les circonstances. Pour tout dire, j’étais nettement plus inquiet pour Amaelia que pour notre image – et par là même celle de Faendyr dont je n’étais pas loin de penser qu’il l’avait mérité. Pour une fois, ma distraction n’était pas feinte ; le sergent et Faendyr parlaient de la suite des actions à mener et finirent par parvenir à la conclusion qu’ils avaient besoin de pisteurs ; hors, comme je l’ai compris, aucun des groupes n’avait réellement sous la main de gens capable de maîtriser cet art, ou peu, et la conclusion logique fût que les talents d’Amaelia n’attendraient pas le retour de Brume. Si, sur le moment, j’ai été pris d’un espoir à son égard, je m’en mordrais les doigts bien peu de temps après. Faendyr, suivi comme son ombre par Abigael, invita tout le monde à se rendre dans la cour à sa suite ; nous y avons retrouvé Eyris qui avait dû s’absenter durant la réunion pour régler quelques soucis envers des visiteurs arrivés de manière très importune au Fort. Comme Faendyr avait fait part de son intention de régler lui-même le cas d’Amaelia et ce, immédiatement, j’étais soudain à nouveau inquiet, voir pire que ça, en voyant au loin Adam ramener la jeune femme depuis les grandes portes du fort et restait à la limite de la galerie de pierre menant au dehors, m’appuyant contre le mur froid et croisant les bras, ne sachant quoi en faire d’autre. Même nos alliés qui paraissaient si impassible l’instant d’avant semblaient pris d’un inexplicable malaise face à notre chef trônant au centre de la cour, Abigael à ses côtés, observant le retour de l’impétueuse jeune femme entravée par Adam. 

 

Punition et révélation

Amaelia n’hurla même pas, du moins je n’en ai pas souvenir. Mais il me semble que j’ai malgré moi refoulé une grande part de ce qui s’est passé à ce moment-là de la soirée. Je me souviens de Faendyr laissant sa magie déferler sur la jeune femme à sa merci et je tournais la tête, fermant les yeux, ne pouvant supporter plus que ça la scène qui se déroulait devant mes yeux. J’avais envie, depuis le début, depuis que Faendyr avait énoncé la sentence d’une manière sibylline, de me jeter entre lui et Amaelia, de l’implorer de me punir moi, et non elle, de prendre la responsabilité de sa désobéissance  à sa place, ne me sentant en rien moins coupable qu’elle ; son seul tort avait été d’exprimer tout haut ce que nous trois pensions tout bas, d’avoir fait preuve d’impertinence face à Faendyr. Mais je n’en avais rien fait, bien sûr, me contentant de regarder comme tous les autres, sachant pertinemment qu’elle-même ne supporterai pas que moi ou Adam devions subir quoique ce soit à sa place ; et malgré tout, figé aussi par la crainte que m’inspirait Faendyr et qui, à ce moment-là, avait toute sa raison d’être. Elle ne saura jamais à quel point j’aurais voulu lui éviter ça, si j’avais pu le faire d’une manière ou d’une autre. Et puis il y avait ce qu’il avait laissé entendre... Comme si il y avait entre eux plus que cette relation de maître à employé, plus que cette simple question de manquement à la discipline. Il avait parlé de famille, de passé, de renier son nom. Je n’avais pas voulu comprendre les sous-entendus, peu apte, sur le coup, à avoir une réflexion sensée mais tout cela allait m’apparaître plus clairement et plus vite que je n’aurais pu le prévoir.
Si je trouvais insupportable et disproportionné les supplices infligés à Amaelia, nos alliés eux-mêmes finirent par trouver que le spectacle dépassait le cadre de la simple punition ; ils essayèrent vaguement de ramener Faendyr à un point de vue plus raisonnable, mais, à mon goût, plus par pure politesse que réellement par motivation. Cela ne changeât rien, si ce n’est qu’ils prirent congés de manière fort écourtée et manifestement très embarrassés. Si je n’étais pas autant peiné pour Amaelia, j’en aurais certainement rit et d’une certaine manière, je me sentais vengé des vexations du début de soirée. J’ignorais comment Adam voyait la chose, lui qui était malgré lui partie prenante de ce qui arrivait à notre amie. Toujours est-il que le départ du groupe décida Faendyr à ne pas aller plus avant dans sa démonstration et il relâcha son emprise sur Amaelia, la laissant choir au sol. Puis, il ordonna à tous les membres des Sentinelles présents dans la cour de remonter dans la salle de réunion, tous, y compris Amaelia.

Faendyr arracha le collier du cou de la jeune femme ; j’aperçu un médaillon balancer dans sa main tandis qu’il allait le jeter dans le brasero juste à mes côtés. Ses termes, cru, sans fioriture d’aucune sorte, avaient étés très clair. Amaelia mourrait à ses yeux à ce moment-là, il précisa, pour la seconde fois. Sa sœur. Rien que ça. Et j’assistai à cette scène, cette répudiation plutôt, ainsi qu’Adam, Pheelo, Eyris… Amaelia effondrée aux pieds d’Adam, le soldat tentant comme il pouvait malgré la présence des autres de la réconforter. Et Faendyr ordonnant à sa propre sœur de renier son passé et de l’oublier. Des images de mon propre passé me revinrent soudain en mémoire, sans prévenir, inondant mon esprit comme un reproche, me soulevant le cœur et je les repoussaient en sachant que je ne pouvais, cette fois-ci, rester impuissant. Pas quand de tels mots avaient en moi un tel écho. Je mis les mains dans mes poches, serraient les poings, focalisait ma concentration sur un point, un seul, la chaleur que dégageait le brasero. Faendyr continuait de parler. Je visualisais le feu couvant dans les braises, les flammes bleues et oranges s’élevant à travers de la grille, je cernais le cœur du feu et lui imposait ma volonté. Quel qu’il soit, je sentais que ce médaillon avait un lien avec le passé d’Amaelia, comme le mien que je sentais reposer contre mon torse étais la seule preuve tangible que j’avais eût une famille. Je ne pouvais pas accepter qu’il la prive de cet objet dont la séparation semblait lui être un déchirement. Imperceptiblement, le feu du brasero abaissa sa température, ne laissant que l’illusion des flammes pour entretenir le mensonge.

Amaelia sorti de la salle, congédiée, crachant du sang, pâle, blessée, et je n’osais même pas imaginer à quel point elle devait être bouleversée psychiquement. Pheelo – ou plutôt le golem le représentant, étais repartit tout entier à ses expériences. Abigael, elle aussi, sortit non sans une dernière insinuation à mon encontre. Faendyr me retient alors que je ne désirais que quitter la pièce et je me retrouvai face à lui et à Eyris, Adam attendant lui aussi la permission de quitter les lieux mais plus personne ne semblait prêter attention à sa présence. Faendyr tenait à me parler mais tout ce qu’il pût me dire ce soir-là sonna amèrement à mes oreilles après ce que j’avais vu de lui. Je tentais de ne pas le lui montrer, tant il semblait tenir à ce que je parvins à lui faire confiance au fil du temps ; mais cette seule idée, aujourd’hui, me paraît aussi impossible que d’aller affronter le dragon à mains nues. Tout en discutant, je continuais de contrôler le feu dans mon dos ; cela ne m’étais pas très difficile et ne demandais pas une grande concentration car un feu existant est toujours bien plus simple à maîtriser, mais j’avais hâte d’en terminer pour chercher un moyen de récupérer l’objet que je sauvegardai ainsi. J’avais compté sans Eyris. La Sylvari, bien sûr, capable de bloquer mon accès à la source de la magie, pouvait tout aussi bien sentir que j’en faisais usage, même d’une manière aussi discrète, aussi ténue. Elle n’attendait sans doute que ce moment, car elle nous interrompit. Je n’eus pas d’autre choix ; j’étouffai complétement le feu du brasero. Contre toute attente et me sembla-t-il, contre l’avis d’Eyris, Faendyr décida de me laisser le médaillon d’Amaelia, me laissant en même temps libre de ce que j’en ferais. Je ne sais pas à quoi est due cette subite clémence et, à vrai dire, je n’ai aucune envie de le savoir. Il me congédia enfin et je ne demandais pas mon reste en quittant les lieux, jetant un dernier regard à cette pièce où j’avais assisté à la réunion le soir même, alors qu’il me semblait que cela faisait déjà une éternité. Sur la table, à l’opposé de la pièce, la carte était toujours grande ouverte, couverte des annotations ajoutées au fur à mesure des rapports, nous narguant des énigmes qu’elle contenait.

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