Sévèrian

Journal de Sévèrian, Année 1326 - Collines de Kesse

[ Posté sur le forum de la guilde SdC le 15 Février 2013 ]

 

1ère partie - Arrivée et découvertes

23ème jour du Zéphyr (23 janvier 2013)

1er jour. Le fort se découpe carré sur un fond de ciel gris pâle, à la lisière des marais et des collines aux centaures sur le chemin du fief ; le voyage s’est déroulé sans encombre jusque-là. Je connais les chemins jusqu'à ce point.  Je suis tombée sur une fille qui, à elle toute seule, achevait d’éliminer trois bandit à l’entrée de Kesse  (petite, brune, accompagnée d’un corbeau. Je me demande à quoi elle ressemble sous son masque) ; elle m’a accompagnée jusqu’au fort. Une fois dans l’enceinte,  je me suis retrouvé tenu en joue par une de ses  flèches le temps qu’elle sache qui je cherchais ; c’est bien la première fois qu’une fille a l’air de me craindre. Bizarre. Mais une fille qui me tient en respect ne me déplait pas. J’espère qu’elle est du fort aussi.

J’ai fait la connaissance de Brume, comme Sire Arawn me l’a demandé. Une femme, aussi ; plongée dans son rôle de chef de la sécurité ; d’un abord froid et sérieux. On verra à la longue. Rencontré aussi un officier du fort, comme elle me l’a présenté, Arïel Kêfir. Pas commode. On ne sera pas amis lui et moi, il n’a pas caché une large antipathie. Pas grave, je ferais avec, ce ne sera pas la première fois. Il m’a confié à un soldat pour faire la visite de mes nouveaux quartiers ; le moins qu’on puisse dire est que mon nouveau chez moi est austère. Dortoir commun. Confort minimum. Construction militaire. J’espère au moins qu’on a droit à de l’eau chaude.

J’ai été testé par une mage, une sylvari au physique impressionnant, rouge sombre, appelée Eyris (il faudra que je lui demande quelle magie elle maîtrise, mais je ne l’ai pas fait sur le moment - pas la tête à ça après sa démonstration). Elle a réussi à me bloquer de toute source de magie sans avoir l’air de faire un effort, j’ignorais même qu’on puisse le faire aussi simplement. Excessivement désagréable. J’ai eu l’impression d’être à nu et sans défense. Si elle me refait ça, je ne sais vraiment pas comment je réagirais. C’est presque humiliant. J’ai détesté. En tout cas elle, elle a eu l’air d’apprécier le résultat ; ça en fais une de contente.

Comme Arawn me l’avait dit, j’ai dû par ma signature sur un document signifier que j’avais pris connaissance et acceptais les règles – sous peine d’exécution sans jugement en cas de trahison. Formalité ; mais les termes vont plus loin que d’habitude. Ce n’est pas ça qui m’inquiète beaucoup malgré tout. Le temps de finir ces lignes et je vais découvrir le niveau de la cuisine. Curieux de voir.

* ajout de texte *

Je rajoute ces lignes à la lueur de la bougie et après je tenterai de dormir, ce qui sera dur vu la promiscuité du dortoir. J’ai fait une autre rencontre ce soir. Abigael. Petite, fine, noiraude, peau pâle. Pas du tout mon genre mais elle dégage quelque chose. On a discuté sur le pas de porte du dortoir. Elle m’a dit ne pas faire partie des gens du fort et y habiter seulement ; elle a ajouté « détester toutes ces personnes ». Pour un peu elle me plaindrait ; elle m’intrigue beaucoup. Une chose est sûre, elle m’a largement fait du rentre dedans où je ne m’y connais pas ! Elle voulait que je l’accompagne à l’Arche en trouvant idiot que je suive à la lettre le fait d’avoir été consigné à l’intérieur de l’enceinte. J’ai failli accepter pour une dernière soirée dehors ni vu ni connu. Je me demande encore ce qui m’a retenu, ça doit être la première fois que je refuse une telle occasion. Je m’en voudrais presque si il n’y avait pas quelque chose d’étrange ; j’ai l’habitude d’écouter mon instinct. Si je me suis trompé, je m’en mordrais les doigts.

24ème jour du Zéphyr

2ème jour. Ce matin on est venu me réveiller AVANT l’aurore. Soi-disant pour une ronde  de surveillance sur les remparts. Je me doute bien « qu’on » a décidé de me pourrir la vie au plus vite. J’espérai une autre manière de faire ; il faisait encore nuit noir. J’ai été d’humeur maussade toute la journée à cause de ça. Qu’est-ce que je déteste devoir me lever si tôt. J’ai achevé la visite du fort et fais connaissance de quelques résidents de la garnison. Il y a même des marchands civils ; le fort offre  gîte et protection aux gens de passage. J’aurais au moins appris ça. Autrement, il n’y avait pas grand monde et j’ai pu tranquillement faire le tour des lieux – sauf les étages de la tour principale qui sont les appartements d’Arawn ainsi que les laboratoires de la sylvari, Eyris. Le paysage depuis le haut des remparts laisse le choix entre les collines arides et le marais. Une fois fait le tour, le fort est en fait très restreint. Je crois que je risque de m’ennuyer si je suis cantonné ici trop longtemps.

25ème jour du Zéphyr

3ème jour. Aujourd’hui j’ai revu Arawn pour la première fois en trois jours pour une réunion officielle où il m’a présenté au reste de la troupe. Moi et un soldat qui semble-t-il vient de les rejoindre aussi, Adam Keegan. Comme j’ai compris, lui n’a vraiment pas eût le choix. Je me demande ce que sont les autres personnes et si il y en a beaucoup qui sont là de leur plein gré finalement. Les longues discussions ne sont vraiment pas ce que j’aime et je me suis fait petit dans mon coin en rongeant mon frein. Visiblement une chose qu’ils savent faire, c’est tirer les réunions en longueur. L’officier, Ariel, ne semble vraiment pas me porter dans son cœur et je n’ai même encore rien fait pour le mériter. J’ai bien vu les regards qu’il me lançait, mine de rien. Qu’est-ce que ça va être plus tard…

En résumé, j’ai retenu que je tombe en pleine chasse au monstre. Ils semblent avoir d’une manière ou d’une autre libéré une entité magique hostile et ils semblent bien embêtés pour la récupérer. En tout cas, ce n’est pas en continuant de discuter qu’ils y arriveront. Arawn veut prévoir des groupes pour partir enquêter dans la vallée de la Reine où ils supposent qu’elle se terre, mais avant ça ils veulent terminer des préparatifs au fort et mettre au point des plans d’approche. J’essaie de m’intéresser mais mon attention s’émousse au fil de la soirée. De toute manière, on ne va pas me demander mon avis.
Après la réunion, Arawn a demandé à Keegan de m’entraîner les prochains jours en attendant la suite. On a sympathisé, je crois que je devrais plutôt bien m’entendre avec le soldat. Arawn m’a aussi demandé d’étudier 2 bouquins sur l’usage de la magie en combat. On ne va pas dire que je me réjouis d’avaler de la théorie, mais je ne doute pas de leur intérêt.

* le texte reprend un peu plus bas *

Arawn m’a pris à part pour discuter ce soir. Des choses banales, si ce n’est que j’ai appris qu’Abigael est sa compagne. Je n’en reviens toujours pas. Je suis certain qu’il me l’a envoyé pour me tester, même si il n’a rien laissé paraître et ne m’en a pas parlé du tout. Le procédé est vraiment fourbe. Je savais que j’avais raison de me montrer prudent, mais je n’imaginais pas à quel point. En tout cas, elle n’aura rien pu trouver à redire et elle joue très bien l’innocente. Je ne manquerai pas de lui faire savoir ce que je pense si j’ai l’occasion de la recroiser.


* suivent quelques jours d’une banale monotonie partagés entre
l’entrainement au combat avec Adam et les tâches quotidiennes au fort *

2Xème jour du Zéphyr

Ca fait presque une semaine que je suis sur place. Aujourd’hui, après le réveil à l’aube auquel je vais bien finir à m’habituer et les tâches journalières, on m’a envoyé à l’extérieur porter un pli. Pas loin, bien sûr, au refuge situé à la frontière de Gendarran. Quand je suis rentré au fort, Adam me cherchait pour m’avertir qu’une « Dame » voulait me voir. Je n’ai parlé de l’endroit où j’allais qu’à deux personnes, hors Maître Theoze et Alonso (NDA : son intendant). Tae, mais Tae est trop indépendante pour venir au fort juste pour me voir ; et puis Tae ne passerait pas pour une Dame. Et Lanatiel ; mais Lana m’en veux à tel point que je doutais fort qu’elle vienne jusque-là. En fait c’était pire. C’était sa mère, dont du coup j’ai fait la connaissance. D’ailleurs c’est bizarre qu’elles se ressemblent tellement pour une enfant adoptée. Elle est venue avec ses deux domestiques. Tout ça pour me dire que sa fille ne m’en veut pas et m’assurer de son soutien, etc etc. Bien sûr oui. Ca sent le complot familial, pour un peu ; je sais trop ce que je représente pour Lana. Manquerais plus qu’elle vienne aussi. Dire que je commençais à peine à apprécier un environnement plus *diverses ratures barrées* campagnard sobre masculin … Bref. Autre qu’en ville.

* note en petit en bas de page, là où il restait de la place *

La mère à Lana est une élémentaliste, j’allais oublier de le noter. Lana ne le sais pas, il faudra que je tienne ma langue.


* 2 jours suivant les avancées des travaux préparatifs au fort *

2Xème jour du Zéphyr

* début sans intérêt * Lana est venue au fort en personne ; je sais qu’elle est stationnée quelque part à Gendarran. Je ne l’ai pas reconnue tout de suite avec une armure très différente de celle que je lui connais. Adam étais là. Il n’a pas manqué de largement se moquer. Je me suis trompé sur toute la ligne ; elle ne m’en veut vraiment pas tant que ça – pourtant je crois que je l’aurais mérité. Je ne comprends vraiment pas cette fille. Elle m’a dit que c’était grâce à sa mère qu’elle s’était décidé pour venir me parler en personne, à cause du ton de ma lettre. Je lui ai une fois de plus demandé de ne pas se faire de faux espoirs avant qu’elle parte. Je ne devrais pas me sentir aussi mal pourtant. Je n’aurais pas dû lui dire où je me trouvais ; j’espère juste qu’elle ne va pas envoyer son âme damné de souris pour veiller sur moi...

Pour finir la soirée aussi mal qu’elle a débuté, Abi a fait son apparition alors qu’on discutait, Adam et moi. On dirait qu’ils ne s’entendent pas très bien, en tout cas c’était tendu. Adam a fini par lâchement me laisser seul avec elle ; vous parlez d’un ami…
Je lui ai dit tout ce que je pensais de son petit jeu en lui faisait bien comprendre que c’était hors de question que je me laisse avoir aussi bêtement. On dirait qu’elle n’a pas conscience de sa situation, elle agit avec moi comme si elle était totalement libre – et le pire c’est qu’elle dit l’être. Elle continue à me faire des avances, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Elle m’a demandé à mon avis comment Faendyr prendrais le fait qu’un autre homme l’approche. Je lui ai dit qu’il le prendrait très mal. J’espère presque me tromper, elle sait tellement bien s’y prendre que je me demande combien de temps je vais pouvoir refuser. Mauvaise soirée. Je pense que je vais encore mal dormir, ça devient fréquent ces jours. C’était pourtant rare, avant. Je cumule la fatigue et je ne suis pas venu ici pour avoir des problèmes avec des filles.

33ème jour du Zéphyr (6 février 2013)

Cette fois, les rumeurs d’une bête et de disparitions provenant de la vallée de la Reine deviennent vraiment nombreuses. Faendyr a ordonné que plusieurs groupes aillent enquêter dans la vallée. J’en serais avec Keegan et la petite brune qui m’a escorté le premier jour *un nom est annoté en bord de page : Amaelia*.  Ca vaut toujours mieux qu’être avec l’autre officier revêche, au moins. Ariel, je crois. Je ne l’ai pas souvent vu au fort ces derniers jours, tant mieux. Pour ce qui est du dépaysement, c’est pas encore ça par contre. Nous devrons passer au peigne fin toute la zone entourant Claypool, interroger les habitants, les paysans… Nous devrions en avoir largement pour la semaine, en tout cas si nous ne trouvons rien de probant. Je prépare mes affaires pour demain. Encore un départ à l’aube, pour changer. Mais cette fois c’est l’excitation de sortir réellement des murs du fort qui va m’empêcher de dormir, si quelque chose doit m’empêcher de dormir. Ces murailles et l’ennui commencent gentiment à me peser.


* journées de recherches et d’enquêtes dans la vallée *

38ème jour du Zéphyr  (10 février 2013)

Journée au fort, aujourd’hui nous avons – moi, Adam et Ama’, refait le chemin depuis Claypool. Pour le moment, rien d’autre que des rumeurs, pas de traces vraiment parlantes. On risque de repartir après, mais nous avions ordre de revenir faire un premier rapport.

Ce soir, le fort est très calme, il n’y a presque personne, même Faendyr n’est pas encore là, si il veut un rapport il n’est pas pressé. Ama est partie seul Grenth sait où. Une fille (une Norn) est arrivée au fort en fin de soirée. Je crois qu’elle a l’air perdue ; Adam et moi l’avons observé depuis les murailles avant de se décider pour aller l’aider et de toute manière on n’avait rien de mieux à faire.
Faendyr est arrivé alors que je venais de reconnaître Laera. Je l’ai rencontrée quelques semaines en arrière en pleins dans les marécages, terrorisée par les créatures des marais. Je ne savais pas que les Norns pouvaient être couards. C’est une gentille fille ; je l’avais accompagnée au Promontoire. Elle a quelques soucis, elle voit des esprits et cherche à se renseigner sur la magie nécromantique. Sur le moment, j’ai pensé que Faendyr pourrait la conseiller. Vu la manière qu’il a eu plus tard de me le reprocher, il est clair que je ne risque pas de refaire ça ; on aurait dit que c’était un secret d’état. Ca a beau être quelqu’un que je respecte, je le trouve quand même un peu paranoïaque. Mais il a quand même invité Laera dans son bureau, ainsi que moi et Adam. J’ai dû un peu forcer Adam mais j’avais très peu envie de me retrouver seul avec eux deux.

Finalement, ils ont discutés plus d’une heure et Laera est partie sans être plus avancée ; pire, Abi’ est arrivée en plein milieu. Cette fille est d’une froideur incroyable face à la vie d’autrui. Je me demande vraiment si elle a une once d’attachement envers Faendyr. Ce qui est sûr, c’est qu’elle cherche à me faire passer pour ce que je ne suis pas face à lui. Quand elle est partie, elle a laissé entendre qu’il y aurait eu quoique ce soit entre nous deux. Faendyr n’est pas idiot. Je ne le raconterais jamais à quiconque, mais mais je n’étais pas loin de penser qu’il allait m’exécuter sur place ; en tout cas, quand Abi m’avait demandé comment je pensais qu’il réagirait, j’étais très loin en dessous de la vérité. Lui, à n’en pas douter, tient à elle. J’aimerai en écrire plus, mais la bougie décide de mourir de sa belle mort. Tant pis. J’ajouterai les détails demain.


* les jours suivant relatent la suite de l’enquête à la vallée de la Reine *

41ème jour du Zéphyr (13 février 2013)

* écriture un peu fouillis, visiblement cette partie ci a été écrite dans un relatif inconfort, sans doute le carnet posé sur les genoux *

On à bientôt fait le tour de notre zone de recherche. Quelques infos glanées. On a décidés d’aller jusqu’au pied des collines pour voir par nous-même. En passant vers le ranch des Curtis, on est tombés pile sur une attaque razzia ; il y avait pas loin d’une quinzaine de bandits face au personnel du ranch. Ama’ n’a même pas eût à donner d’ordre pour qu’on s’y précipite. Je crois que notre petite équipe fais son effet, en renfort des éleveurs on a réussi à les faire fuir sans autre dommage que des blessés de notre côté. Adam est impressionnant, on dirait bien plus une machine bien rôdée quand il manie son arme ; il n’a hésité à se battre pour tuer, Ama’ non plus. J’ai fait ce que j’ai pu, mais je rechigne toujours à utiliser des sorts mortels face à des humains. Je n’y arrive toujours pas. Adam m’a dit que je m’en étais bien sorti. L’avantage du feu, c’est que ça fais vite peur, ça me permet de faire illusion ; en tout cas mes cibles ne fuyaient pas moins vite que les leurs. On a réussi à se faire inviter à souper au ranch en remerciement. L’accueil du coup était nettement plus chaleureux qu’à notre premier passage, mais on n’en aura pas appris plus pour autant.

Finalement, avant que la nuit ne tombe complétement, nous avons grimpé dans les collines pour trouver une zone au calme pour passer la nuit. Demain, on prend le chemin du retour au fort. Nous avons installé le camp sur un à plat qui surplombe toute la vallée de Claypool. Ama’ s’est faite blesser au bras pendant le combat au ranch mais elle refusé notre aide. Cette fois, Adam s’est montré suffisamment insistant pour qu’elle ne puisse plus refuser. Je l’ai déjà vu à l’œuvre, elle non je pense. Je suis étonné qu’il lui montre ses compétences, vu qu’il m’a demandé de n’en rien dire, mais après tout nous n’avons pas d’autres possibilité pour la soigner ; en tout cas, vu ce que je ne possède pas les capacités de guérisseur d’un véritable mage de l’eau, il vaut mieux que ce soit lui que moi. Ce que je ne savais pas, c’est que sa manière de soigner, qui est celle d’un véritable gardien, lui fais prendre sur lui les blessures des autres. Quand Ama’ s’en est aperçue en le voyant saigner à son tour, elle a fait une véritable crise, plus encore quand Adam a voulu se soigner à la dure. J’ai proposé d’essayer de réduite la blessure, au moins les saignements, ce qui est en général la seule chose à ma portée. C’était bête, mais en voyant Ama’ pas loin de la panique, je n’ai pas pu ne rien dire. J’aurais dû, parce que j’ai lamentablement échoué à refermer la plaie la plus importante – trop profonde et sûrement trop ancienne, aussi, vu que celle-ci ne date pas d’aujourd’hui pour Ama. Elle a fini par bander la plaie à l’ancienne et je les ai laissés pour aller écrire dans mon coin à la lueur de la lune avant de dormir. Je m’en veux de mon échec. Je n’ai pas pu l’aider. Pourquoi je n’ai pas cette maîtrise-là ?