Aéllys

Adieu, compagnons...

Avant tout :
" Ceci est l'adieu d'Aéllys - la joueuse, à la guilde Oeil pour Oeil qui a véritablement été une grande expérience avec pleins de bons moments et de gens inoubliables. Ca s'est malheureusement mal fini, puisque depuis la guilde n'a pas survécu à une fusion avec une autre guilde Pvp. "

 

Le crépuscule était tombé sur la vallée. Seul le froid éclat lunaire illuminait le chemin qui s’éloignait du campement, dévoilant à peine la pâle silhouette qui suivait lentement ses détours. L’elfe murmura quelques mots à sa monture, son fidèle Talbuk blanc, dont la robe immaculée scintillait sous les étoiles.

- « Toi non plus, tu n’arrive pas à partir, on dirait… Tu n’est pas pressé d’allonger le pas. »

D’un claquement de langue, elle l’incita à augmenter l’allure. Après avoir renâclé un peu, il obéit et se mit au petit trot. La montée de la colline fut rapide ; chaque pas les éloignaient encore un peu plus du camp, de l’endroit où elle laissait ses compagnons et amis. Arrivée au sommet, elle arrêta sa monture sur un escarpement rocheux qui dominait la vallée. Ses amis… Une compagnie de mercenaires, guerriers, aventuriers. On les surnommaient « Œil pour Œil », car jamais il ne restaient sur une défaite. Elle était parmi eux depuis si longtemps qu’elle en avait oublié cette douce impression de solitude. Elle tourna son regard vers le camp. Les brasiers brulaient joyeusement entre les tentes ; en tendant l’oreille, elle entendait les rires et les cris de la fête. Il s’amusaient, profitaient de la victoire, d’une journée de plus à vivre. Pour elle, ça avait été sa dernière bataille à leurs côtés…

Waynn… C’est lui qui l’avait motivé à rester ; il avait de grandes ambitions, devenir une puissance armée dont la réputation dépasserai les frontières. Alors elle était restée et avait gagné sa confiance, jusqu’à devenir son bras droit. Pas à pas, ils avaient progressés, appris, surmontant les obstacles, réunissant sous une même bannière des gens de tous horizons. Et maintenant… Son rêve arrivait enfin à se réaliser, son armée s’agrandissait, devenait une puissance réelle, dont le seul nom parvenait à faire frémir les plus endurcis des combattants. Il n’avait plus besoin d’elle. Elle avait besoin de liberté. C’était ainsi…  

Secouant la tête, l’elfe sortit de sa rêverie. Les rires et les chants se faisaient toujours entendre, loin, si loin déjà. Elle jeta un dernier coup d’œil en contrebas.

- « Ande'thoras-ethil, mes amis - Que vos soucis s'évanouissent… Portez vous bien. »

Jamais plus elle ne revivrai ça. Plus que des amis, sa famille… oui. Sa famille. D’une pression des talons, elle fit faire demi-tour au grand Talbuk, le cœur serré, et repris sa route. Marchant d’un pas lent, l’animal s’engagea dans l’épais sous bois, dont l’obscurité les engloutit petit à petit, jusqu’au moment où il ne resta plus trace de leur présence.

 Demain, en cherchant dans le camp, ils ne trouveraient que son tabard, soigneusement plié et posé sur sa couche…