Aéllys

Mission - Le message

Avant tout :
" Ce message était une introduction à mes salutations à la guilde Conflit, guilde pvp hordeuse. Le destinataire de la lettre était Wasabi, le GM de l'époque. "

 

L’elfe était là, tapie dans l’ombre. Cela faisait des heures qu’elle suivait le mort vivant, sans qu’il ne se doute un seul instant de sa présence ; il continuait son chemin, insouciant, ignorant ces yeux qui l’épiait au cœur de ses terres natales. Visiblement, il rentrait vers sa capitale, sans se presser. L’elfe, elle, s’amusait de la situation. Lui, si près, juste à portée. Ce serait tellement simple de l’abattre par surprise ; la vengeance serait appréciable, oui. Et elle en retirerait gloire et argent, pour sûr ! Mais non… Elle avait des ordres et ce ne serait pas cette fois ci qu’elle savourerait le râle d’agonie de son adversaire. Elle tâta la lettre dans son sac. Toujours là.

Elle se glissait furtivement d’arbre en arbre, sans un bruit, ne déplaçant même pas les feuilles mortes qui gisaient au sol. Elle attendait le bon moment, le bon endroit. Qu’il soit seul, à l’écart. Ce moment était arrivé ; le sentier faisait un coude, caché de tout par de grands arbres et des rochers qui surplombaient légèrement l’endroit. Elle attendit qu’il ait passé devant elle et, d’un bond agile, surgit de l’obscurité du sous bois. Il l’entendit alors, voulu sauter de sa monture pour se défendre, mais trop tard… L’elfe l’avait déjà jeté au sol et le tenait fermement, le renversant face contre terre. Elle était plus grande et plus lourde que lui, et avait eu l’avantage de la surprise ; il ne pouvait se dégager de son étreinte. Jurant et pestant, il devait alors maudire tous les vivants d’Azeroth. Naturellement, elle ne comprit pas ses paroles, prononcées dans sa langue natale – rauque et fort désagréable à ses oreilles. Elle resta un court moment immobile, la courte lame de son poignard de chasse pointée sur la nuque du mort vivant, un léger sourire aux lèvres. Un coup sec… Si seulement… Gardant sa proie immobile en lui enfonçant son genou dans le dos, elle prit rapidement la lettre dans son sac elle la posa à côté de ce qui fût une fois un visage. Sans doute surpris d’être encore en vie – ou plutôt en non-vie, le mort vivant semblait s’être résigné à attendre la suite des événements. « Méfiance », pensa-elle. « Reste sur tes gardes avec ce genre de pourriture ». Elle se pencha un peu vers lui, malgré l’odeur qui se dégageait de tout cet être en décomposition, et murmura dans la langue chantante des elfes. « Une autre fois, mon ami, une autre fois… Je te retrouverai. » Le cadavre ambulant lui jeta un regard lourds de sous entendus.
Sa tâche effectuée, elle relâcha subitement son étreinte et, d’un bond agile, se mit hors de portée de la fureur du mort vivant. Il valait mieux ne pas traîner trop longtemps à distance d’attaque. Agenouillée sur un rocher, à quelques mètres de l’endroit où sa proie se relevait rapidement, elle lui sourit d’un air moqueur et lui envoya un baiser flottant dans le vent, avant de s’en retourner vivement vers la forêt sombre d’où elle était apparue et de s’y perdre. Seul, son rire clair résonna un instant parmi les arbres, comme seule preuve de son passage…

Comme un rêve… Un mauvais rêve, en fait. Le mort vivant se pencha, ramassa la lettre, puis se coula dans les ombres et disparu aux regards mortels… Une fois en sécurité, il s’assit et observa la lettre. Elle était faite d’un parchemin de bonne qualité et portait un cachet de cire noire. Il l’ouvrit de ses doigts osseux (et ce n’était pas une image). Le texte était rédigé en orc commun et l’écriture tellement emplie de fioritures ne pouvait être que celle d’un de ces Hauts Elfes si énervant, de par leur physique si parfaitement entretenu et leurs manières si recherchées. Pouah – il cracha par terre. Tenant la lettre du bout des doigts, écoeuré de ce qu’elle représentait, il la lit lentement.

« Ceci n’est qu’un simple avertissement. Nous sommes au courant de vos agissements, savons qui vous êtes. Tous. Nous vous surveillons, où que vous alliez. Vous n’êtes pas en sécurité, rappelez vous de cela. Et méfiez vous de vos amis comme de vos ennemis. Le jour viendra où nous mettrons fin à vos complots et à vos intentions belliqueuses, contraires aux pactes que votre chef, Thrall, à signé.
Surveillez les ombres et restez dos au mur, dès à présent… C’est un conseil. »


Bien sûr, la lettre n’était pas signée. Mais le cachet portait les armoiries d’une grande famille de la noblesse humaine, qui avait de nombreux alliés. Une puissance occulte. Il connaissait tout cela. Il rigola intérieurement en lisant ces quelques mots. Qu’est-ce qu’ils croyaient ! Qu’une ridicule messagère elfe allait lui faire peur ? Il allait en falloir plus pour qu’il ne les prenne au sérieux ; oui ; beaucoup plus…