Aujourd'hui je viens vous parler d'un animé étiqueté "Seinen" que j'ai terminé ce week-end: Basilisk!
Un saison de 24 épisodes (classique) qui date de 2005, réalisée par le studio Gonzo et qui s'inspire d'un manga en 5 volumes édité entre 2003 et 2004.
Le pitch: durant l'ère Endo, le shogun Tokugawa Ieyasu consulte les oracles et décide que sa succession, qui doit se décider entre ses 2 fils, se jouera à travers le combat de 2 clans ninja ennemis depuis 400 ans, les Iga et le Kôga, chacun représentant alors l'un des 2 héritiers.
La haine qui oppose ces 2 clans est d'origine mystérieuse, mais contenue par un pacte de non-agression que leur a fait signer le légendaire Hattori Hanzo (bien connu des légendes nippones).
Tokugawa demande donc à Hanzo de dissoudre le pacte entre les 2 clans, et convoque les chefs de ceux-ci afin de les informer de la guerre pour la succession dont ils vont avoir la charge.
La règle est basique et claire: Iga et Kôga vont devoir désigner 10 ninjas chacun, et le dernier à rester en vie désignera par-là même son clan comme vainqueur, et donc l'héritier qui sera le nouveau Shogun.
Pour corser un peu le tout, Gennosuke Kôga et Oboro Iga ont la bonne idée de tomber amoureux l'un de l'autre pendant la "trêve" entre leurs clans respectifs. Vous vous doutez donc bien que cet amour ne va pas rester paisible longtemps, surtout que nos 2 tourtereaux vont se retrouver bien malgré eux avec leurs noms inscrits sur la liste des ninjas combattants...et vont donc se retrouver ennemis!!!
Voilà, je m'arrête là pour le pitch sinon je vais me mettre à spoiler comme un porc .
Pour en venir à la critique, autant le dire de suite, on est pas en face d'un chef d'oeuvre, mais ça reste plutôt sympa à regarder, déjà parce que sur la forme c'est du très bon Gonzo, le chara-design est vraiment chouette et les 20 ninjas (qui font appel à des compétences pour le moins surnaturelles (
Vous n'aurez donc pas grand mal à avoir quelques chouchous parmi eux, et à prier pour qu'ils s'en sortent dans le jeu de massacre qui constitue le coeur de cet animé!
Car Basilisk c'est ça avant tout: une succession de combats entre les membres des 2 clans, ça tombe comme des mouches jusqu'au dénouement (que je vous laisse découvrir par vous-même mais que j'ai trouvé assez touchant).
Ca peut paraître bourrin à première vue, et franchement ça l'est quand même un peu, mais heureusement il n'y a pas que ça à retirer.
Déjà, et c'est je pense ce que j'ai le plus apprécié, ce n'est pas du tout manichéen. Malgré les premiers épisodes qui pourraient nous laisser penser que le clan Iga fait office de "méchants" et les Kôga de "gentils", très vite ça devient beaucoup plus nuancé que ça, et à vrai dire les 2 clans sont semblables: vous y trouverez autant de coeurs nobles et de persos attachants que de vraies bonnes pourritures, c'est d'ailleurs selon moi le principal intérêt de l'animé: membres Kôga ou Iga, personne ne se rappelle d'où provient leur haine réciproque, les souvenirs de trahison séculaires qui leur ont été contés sont de version différente en fonction du clan, qui se reprochent en définitive les mêmes coups de p...et donc on se rend compte de l'absurdité de cette opposition, surtout que comme je le disais y a du bon et du mauvais des 2 côtés...
Bien sûr, sur 24 épisodes, c'est parfois un peu redondant: des fights, un clan prend l'avantage d'un point de vue numérique (genre: il reste 7 Iga contre 5 Kôga, et vice-versa), et puis après ça rééquilibre, et comme ça jusqu'au terme pour qu'à la fin il n'en reste plus qu'un de chaque clan (
Niveau des points négatifs, eh bien je mets surtout un gros carton rouge concernant le personnage féminin d'Okoi, du clan Kôga: sans spoiler ce qu'elle va faire dans l'animé, le temps où on la voit est, comment dire...propice à des angles de caméra pour le moins suspect!! Pour être plus explicite, elle offre ce que l'animation japonaise a de plus détestable selon moi: du voyeurisme pour prépubères frustrés...
Car comme je le disais, Basilisk date de 2005. Un temps pas si lointain (quoique 15 ans presque), mais où les studios se faisaient bien plaisir sur les personnages de nanas!!! Et là ils y ont été un peu trop fort...bon, déjà, toutes les femmes ou presque dans cet animé ont des poitrines qui défient la gravité. Mais dans le cas de Okoi, combiné à ses compétences "Ninja", je dirais que chacune de ses apparitions à l'écran est prétexte à zoomer sur ses seins, son cul, ses cuisses, etc...
Et même si dans la 2ème partie de l'animé, ça se calme un peu de ce point de vue là, ben on nous en ressert quand même régulièrement, certes de façon moins appuyée, mais toujours présente (en particulier avec les persos de Kagero et surtout Akeginu).
Bref, en 2018 ce genre de trucs ça fait un peu too much et c'est le genre de trucs qui me gonfle et me fait sortir de l'histoire...
Autre chose, sur le plan graphique/animation: bon on est je dirais dans la moyenne, enfin la moyenne de l'époque, ce qui revient à dire que si Basilisk sortait aujourd'hui on pourrait facilement le qualifier de production haut de gamme! C'est correctement animé, mais pas oufissime non plus, c'est plutôt joli (mais par moments certains épisodes sont clairement en-dessous), du boulot très honnête dirons-nous.
Comme c'est du Gonzo production, et qu'en plus c'est une histoire de ninjas, Basilisk vous rappellera sans doute fortement Ninja Scroll. La parenté est effectivement identifiable, mais je souligne que Basilisk est beaucoup moins "dégueulasse" et malsain que son ainé, et à la limite tant mieux. Alors oui c'est sanglant (bah quand même quoi), mais sans jamais tomber dans l'overdose de gore ou de choquant, on reste dans des limites très regardables de ce point de vue, j'oserai même dire qu'il n'ya pas de violence gratuite, pas de gros plans dégueus, pas de gerbes d'hectolitres de sang...bref, plutôt appréciable.
Enfin comme je le disais, niveau scénar ça casse pas 3 pattes à un canard mais c'est un peu plus subtil qu'à première vue, déjà l'absence de manichéisme comme j'en ai déjà parlé, la love story très "shakespearienne" entre Gennosuke et Oboro, les relations entre les 2 clans...y a un vrai effort pour pas réduire l'animé à une succession de combats basique!
Enfin l'ambiance: assez pesante, ne comptez pas sur Basilisk pour vous lâcher de bonnes vannes, on ne sourit pas dans cet animé, et rire encore moins!!!
Voilà, comme le dite l'opening, "Que ceux qui s'aiment se préparent à mourir"!
Et ma note pour finir: 7/10 pour Basilisk, vraiment sympa à regarder sans être l'oeuvre du siècle!
Allez, la semaine prochaine je reviendrai vous parler d'un animé d'un autre calibre: Parasite .