Faisons un bref résumé des faits:
Mi-juillet 2008, Genève, Suisse. L'un des fils de Mouammar Kadafi (dirigeant de la Libye et militaire au passé sanglant), Hannibal, qui s'est déjà fait connaître pour de nombreux "faits divers" (style rouler à environ 140km/h à contre-sens sur les Champs-Élysées...) se fait arrêter dans son hôtel avec son épouse par la police genevoise, pour causes de mauvais traitements sur ses employés de maison. Il est placé deux jours en détention préventives.
C'est ainsi que débute cette tragicomédie, aussi appelé aujourd'hui "crise diplomatique". Mouammar Kadafi prend cette affaire très au sérieux et est totalement indigné des "mauvais traitements" que son fils a subis, il exige immédiatement des excuses publiques de la Suisse pour cette énorme "erreur" et des sanctions contres les responsables, sans quoi il menace de couper l'approvisionnement de pétroles des 320 stations Tamoil de Suisse, de retirer tous ses avoirs placés dans les banques suisses (estimés à ~5 milliards d'euros), de mettre fin au programme de coopération des deux pays et d'imposer des restrictions aux entreprises suisses.
Mais ce n'est pas tout, et c'est bien là que se situe le problème. Deux ressortissants suisses qui étaient alors en Libye se font arrêter. Même s'ils se retrouvent "libérés" quelques jours plus tard, sous prétexte d'un problème de visa, ils se voient interdit de quitter le territoire, et sont désormais considérés comme "otages" de la Libye...
Le temps passe, aucune excuse ne se fait de la part de la Suisse qui ne voit aucune légitimité à cela. Puis un beau jour d'août de cette année, le président de la Suisse actuel, Hanz Rudolf Merz (vi c'est bien de chez nous comme nom ça), se rend tout d'un coup soudain sans prévenir en Libye pour présenter à peu près de son plein gré des excuses au pays, plus spécialement à son dirigeant. Sauf que bon... M. Kadafi n'est bien sûr pas disponible, et Merz se retrouve à s'excuser à un sous-fifre avec lequel il tente de passer un accord pour récupérer les deux otages (ce qui était le but premier).
Le résultat, Merz rentre, dit qu'il est très fier de lui et qu'on va récupérer les otages dans les jours qui suivent. Les faits, aucun retour des otages prévu, mieux, la personne avec qui le président Suisse a traité affirme même qu'il n'y avait aucun projet de retour des otages avant, en tout cas, fin août (alors que Merz parlait de quelques jours). Bref, gros fiasco, humiliation bien en ordre de la Suisse et tout particulièrement de son président qui se fait aujourd'hui clairement craché au visage (au sens figuré) pour cette action ridicule.
L'histoire n'est pas finie ! Mouammar Kadafi, non content de l'état actuel des choses, toujours en rogne contre la Suisse, s'exprime début septembre en demandant à l'ONU un projet de "démantèlement" de la Suisse. En gros, il demande que la Suisse soit littéralement détruite, respectivement que la partie francophone soit jointe à la France, l'allemande à l'Allemagne, l'italienne à l'Italie... la demande sera finalement rejetée par l'ONU, mais bon, le tout a été fait dans les règles de l'art, et tout à fait sérieusement au niveau administratif. A noter que du côté du fils, le principal concerné par la dite "humiliation" des deux jours de préventives, il disait il y a quelques temps que si le pays disposait de l'arme nucléaire, il atomiserait sans attendre la Suisse.
Lors de l'assemble générale de l'ONU se déroulant actuellement à New York, Kadafi supposer relancer le sujet du démentélement de la Suisse lors de son discours d'ouverture n'a pas repris le sujet. Le président de la confédération Suisse a par contre réussi à le rencontrer en personne pour reparler de ce petit incident diplomatique, s'en est suivi un espèce de bordel artistique dont nul ne connait vraiment les issues, sinon que cette fois, les otages qui étaient encore libre de mouvement il y a quelques jours se sont retrouvés cette fois prisonnier d'un établissement "afin de les mettre à l'écart d'une attaque armée de la Suisse". Et aux dernières nouvelles, ils ne rentreront pas avant fin 2010. Quelle histoire !
Voilà où nous en sommes actuellement... Ce dictateur assez original, pour pas dire complètement cinglé n'a sûrement pas dit son dernier mot.
Cette histoire semble assez peu connue outre-frontière. En effet j'ai vu y a quelques jours un court reportage concernant les 40 ans de la prise de pouvoir de Kadafi, et des français interviewés n'avaient aucune connaissance de ces faits. Alors histoire que je ne sois pas le seul à en rire et que je sais que pas mal par ici ne sont pas suisses, je vous fais partager cette petite anecdote tout à fait d'actualité, puisqu'on en plein milieu de cette "crise" et que ça passe aux infos tous les soirs
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Comme on dit, "enjoy", et si vous voulez commenter, ne vous en privez pas
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